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L'Éternelle saga des implants mammaires VIII
Mise à jour des informations sur les implants texturés. Le Congrès de Chirurgie Plastique et Esthétique de Toronto

6 avril 2019
Aesthetic plastic surgery symposium 4-5-6 avril
Le 5 avril 2019, se tenait le Symposium Annuel de Chirurgie Plastique de Toronto. Un moment que j’attendais afin d’obtenir les données scientifiques les plus récentes sur le fameux Lymphome À Grandes Cellules Associé aux Implants Mammaires et de pouvoir mieux informer mes patientes, et souvent, leurs conjoints, ami(e)s ou famille,  et aussi mieux former mon personnel à répondre aux questions à ce sujet.

Alors voici quelques chiffres que j’y ai obtenus :

1) Un total d’environ 615 cas de lymphome associé aux implants auraient été identifiés pour la planète entière depuis l’existence de ces implants et ce, jusqu’en 2018. De ce nombre, il y aurait eu 16 décès, soit un risque de mortalité de 4% pour les gens atteints de la maladie.

2) Le risque d’avoir la maladie elle-même, varie selon les diverses régions du globe où des implants texturés ont été utilisés.  Parmi les pays où le niveau de vie peut être qualifié d’«élevé», et où les données sont plus fiables, on rapporte qu’il est le plus élevé :

            aux Pays-Bas (1 cas/6920) ,

            en Nouvelle-Zélande et en Australie (1/1,000 ou 1/10,000…),

            aux USA (1/19,737).

            L’estimé au Canada serait de 1/24,000 porteuses d’implants texturés.

3) Au Canada,  25 cas auraient été identifiés depuis l’usage des implants texturés en 2002. Il n’y a eu aucune mortalité rapportée à ce jour. 22 patients vont bien. 3 patients ont eu des traitements adjuvants à la chirurgie (chimio).

4) 4% des cas canadiens viennent du  Québec. Un (1) cas a été identifié.  Il n’y a pas eu  de mortalité rapportée.

5) De par le monde, très peu de cas ont été identifiés avant 5 ans d’implantations et très peu après 15 ans. La moyenne est de 8 ans après l’implantation.  L’âge des patientes varie de 28 à 87 ans pour une médiane de 52 ans. 

6) Le symptômes le plus fréquent de l’apparition d’un lymphome associé à un implant texturé est une collection de liquide autour de l’implant (79% des cas), l’apparition d’une masse (40%), l’apparition d’une contracture capsulaire (8%), l’apparition d’un ganglion anormal (8%), l’apparition  d’un rash cutané inexpliqué (2%). La douleur n’est pas un mode d’apparition en soi.

7) Actuellement les observations et les recommandations de tous les organismes de santé demeurent les mêmes :

            a) Le risque d’avoir un Lymphome À Grandes Cellules  Associé aux 
                Implants Mammaires  est un risque très faible (voir encart ci-bas).

           b) TOUS les organismes dont Santé-Canada, soulignent que l’exérèse des 
               implants en place n’est pas recommandée en regard du LAGC-AIM.

            c) Les patientes qui présentent une masse, une collection de liquide autour
                de leur implant  plus d’un an après l’implantation, ou de la douleur,
                doivent consulter leur médecin.  

                        Il faut comprendre ici qu’il s’agit d’une recommandation générale face aux maladies du sein. Le cancer du sein est près de 2000 fois plus fréquent que le LAGC-AIM par exemple. Notons finalement que la douleur n’est pas un mode de présentation caractéristique du LAGC-AIM, ni du cancer du sein par ailleurs.


Encart :

  Si on combine les points (1) à (5) qui précèdent, on pourrait résumer que le risque probable de développer un lymphome associé à un implant texturé au Québec est quelque part autour de 1 sur 15,000  soit 0.0067% pour une mortalité de 4% de cela, soit  0.00027%.   Par comparaison,  le taux de cancer du sein pour les femmes de ce groupe d’âge  est d’au moins de 11% au Québec. 
(http://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/statistiques-donnees-sante-bien-etre/statistiques-de-sante-et-de-bien-etre-selon-le-sexe-volet-national/taux-d-incidence-du-cancer-du-sein/), avec ou sans implants mammaires.  Une patiente avec un implant texturé a donc  1667 fois de plus de chance de développer un cancer du sein qu’un lymphome associé aux implants, au cours de sa vie. C’est donc vraisemblablement ce qu’elle devrait surveiller le plus !

Le taux de mortalité du cancer du sein est malheureusement de bien plus que 4%...  Mais l’ablation préventive des seins n’est pas pour autant recommandée en prévention du cancer du sein pour l’ensemble des femmes…  On rapporte également que le risque d’induire un cancer par les radiations par un  programme de dépistage de cancer du sein serait de 8 cas /100,000 femmes ainsi suivies (0.008%)… (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9709287), soit un peu plus que le risque de l’ALCL-AIM… De plus, le cancer « induit » par cet examen est bien plus agressif que ne semble l’être l’ALCL-AIM. Mais l’examen  a pour but d’identifier un cancer cependant spontanément plus fréquent et qui fait encore des ravages.

Il faut toujours évaluer les avantages et les désavantages de tout ce que nous faisons.

Idéalement, il faut demeurer objectif et éviter que la panique ne remplace la science. Mais la science est incomplète et la panique se nourrit de bien peu de choses.  

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Êtes-vous régulièrement réveillé(e) par des engourdissements ou des picottements importants au niveau de votre main? Alors qu'ils disparaissaient en quelques minutes en les secouant, ils sont  maintenant devenus plus persistants et le malaise s'étend à l'avant-bras.  Avez-vous de tels engourdissements après une activité manuelle intense, après avoir fait du vélo ou du jardinage? Avez-vous remarqué que votre petit doigt, par contre, semble plutôt épargné? Si vous ressentez  la majorité de ces symptômes, il y a au moins 90% de chance que vous soyez atteint(e) du "syndrome du canal carpien". 

Une particularité de l'anatomie humaine  fait que les tendons qui bougent vos doigts traversent votre poignet (le "carpe") AVEC  le nerf MÉDIAN, qui est responsable de la sensibilité de tous les doigts, sauf le petit. 

Ainsi, tout ce qui contribue à augmenter le volume des enveloppes des tendons  ou à diminuer le diamètre du tunel carpien, mène à une compression au niveau du nerf médian  et apporte des engourdissements, et même de la douleur.

Une fracture du poignet ou une extension ou flexion marquée du poignet, qu'elle soit  prolongée (bicyclette) ou répétée (peindre la clôture), diminue la dimension réelle du canal en créant une coudure.  D'autre part, le volume des gaines des tendons lui même peut augmenter lors d'inflammations (arthrite),  de traumatismes causés par des mouvements répétitifs (travail), d'une préhension forte soutenue à main très fermée (valise ou sac trop lourds) ou lors d'impacts qui blessent les tendons (golf, marteau). Les conditions qui augmentent la rétention d'eau  (ménopause, hypertension, hypothyroïdie,…) font également gonfler  les gaines en période d'inactivité (nuit).  Finalement, une augmentation soudaine du niveau d'activité manuelle, mal planifiée, à un âge mûr, accentue tous ces risques, tant chez les femmes que chez les hommes. C'est le cas des nombreux baby-boomers nouvellement retraités qui s'adonnent soudainement, à plein temps, à leur ancien loisir (golf, jardinage) ou vivent une réorientation professionnelle forcée (d'informaticien à électricien), restructuration oblige.

Le groupe d'âge des 45 à 70 ans est donc particulièrement à risque, d'autant plus qu'ils représentent déjà actuellement la majorité des Québécois.   Le tout augmente le nombre de consultations pour le syndrome du canal carpien et mène à une apparente "épidémie".

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